La confiance en soi est un thème récurrent en psychothérapie. De nombreuses personnes déplorent en manquer, et elle fait partie des raisons qui poussent les personnes venir consulter.

Chez certaines personnes, les signes de manque de confiance en soi sont « visibles », ou en tout cas détectables par l’œil extérieur:
mains moites, difficultés à prendre la parole en groupe, tendance à critiquer, susceptibilité,… Alors que chez d’autres personnes, des stratégies seront mises en place, laissant à penser tout l’inverse : parler beaucoup, parler fort, etc…

Le manque de confiance en soi peut prendre plusieurs formes et impacter différentes sphères de notre vie : sphère professionnelle, relationelle, intime, familiale,…

Ainsi, certaines personnes peuvent avoir une carrière professionnelle brillante et avoir extrêmement confiance en elle sur un plan professionnel, et se trouver dans l’incapacité à tisser des relations intimes : elles souffrent d’un manque de confiance en elle en ce concerne l’intime.

Les raisons de ces blocages sont multiples mais peuvent être représentées par un mot : LA PEUR. Peur de déplaire, peur de mal faire, peur de ne pas être à la hauteur,… Peur de pas ou plus être aimé, d’être rejeté.

De plus, ce manque de confiance en soi peut être exacerbé quand on devient parent où là encore plus, on aura peur de mal faire, de se tromper avec notre enfant et peur de lui transmettre notre manque de confiance en nous.

La bonne nouvelle, c’est que cela se soigne! 

De la même manière que l’absence de confiance en soi « s’entretient » avec les pensées négatives dans un véritable cercle vicieux, il est tout à fait possible d’inverser la tendance et de créer un cercle vertueux qui va alimenter et nourrir notre confiance en nous.

Pour cela, il y aura besoin de conscientisation de ces mécanismes de fonctionnement, d’entraînement et d’accumulation d’expériences positives, de (re)connexion à soi-même et de beaucoup de patience…

Qu’est ce que la confiance en soi ?

Quand on interroge les gens qui manquent de confiance en eux, sur leur perception de la confiance en soi, il apparaît 2 faits.

D’une part, elle est fortement idéalisée : plus on en manque, plus on l’idéalise. Nombre de personnes imaginent comment leur vie serait merveilleuse et idéale s’ils pouvaient trouver cette confiance qui leur manque tant.  Or avoir confiance en soi ne signifie en aucun cas que c’est facile. Et avoir confiance en soi n’exclut ni le doute, ni de sentir sa fragilité… Bien au contraire ! Sinon on serait dans la toute-puissance ! Avoir confiance en soi va juste permettre à l’individu de passer à l’action, en ayant conscience que rien ne permet de garantir que les résultats attendus seront obtenus.

Le deuxième fait observable, est que cela paraît beaucoup plus facile chez les autres. Les personnes vont focaliser leur attention sur les réussites des autres et se forger la croyance que eux n’ont pas la vie aussi dure qu’eux-mêmes, qu’ils ont sans doute eu une enfance beaucoup plus facile que la leur, etc…

Le psychiatre et psychanalyste Alain BRACONNIER, définit la confiance en soi comme un sentiment subjectif, une représentation par rapport à soi-même et par rapport aux autres, et comme un sentiment nécessaire pour vivre.

Pour Moussa NABATI, psychanalyste, auteur de «Le bonheur d’être soi » , la confiance en soi est cette « joyeuse curiosité pour la journée à venir» que l’on éprouve en se levant le matin. C’est une liberté intérieure qui nous autorise à exprimer nos goûts et nos points de vue, à faire des choix, des projets, …

Les étapes du développement de la confiance en soi

D’après la psychothérapeute Isabelle Filliozat, les quatre étapes indispensables au développement de la confiance en soi sont les suivantes :

  • L’acquisition d’une sécurité intérieure: c’est la confiance de base, l’amour de soi qui s’acquiert dès le plus jeune âge au travers, notamment du regard porté par les parents sur le petit enfant que l’on a été, la manière dont ont été donnés les câlins, les baisers, qui donnent la sensation d’être solide et protégé.

  • La confiance en sa propre personne, en ses désirs, en ses besoins: c’est entre 18 mois et 2 ans que le petit enfant s’affirme. En s’opposant, il développe sa propre personnalité et se sépare de ses parents. En respectant les désirs, les besoins, les sensations, émotions de leur enfant, les parents participent à renforcer sa confiance en soi. L’enfant se sent autorisé à être lui-même, différent de ses parents et peut exister pour lui-même. Si nous n’avons pas pu profiter de cette expérience lors de notre enfance, il peut s’avérer difficile à l’âge adulte d’affirmer nos besoins. Or, pour affirmer ses besoins, il faut d’abord les sentir : sentir ce qui est juste pour moi, sentir de quoi j’ai besoin. En travaillant sur nos besoins, nous nous connectons à nous-mêmes, et par là même développons un peu plus la connaissance de notre identité.
  • La confiance en ses compétences: vers l’âge de 3-4 ans, l’enfant part à l’exploration du monde et veut « faire tout seul ». Aussi, pour développer la confiance en ses compétences, il aura besoin :
    • d’être autorisé à explorer, toucher, tomber, se relever, expérimenter seul
    • d’être soutenu dans ses essais, échecs et réussites, et non pas que l’on fasse à sa place,
    • d’être encouragé
    • d’être responsabilisé, en lui confiant des petites missions
    • d’être consulté et que son avis soit respecté

    A l’âge adulte, en nous nourrissant intellectuellement, en apprenant, nous développons notre intelligence, nos capacités, nos talents, nos ressources. C’est sur ces compétences que nous pourrons nous appuyer pour plus d’autonomie, mais aussi connaître nos points forts et nos points faibles.

  • la confiance relationnelle: Plus tard, l’enfant se confronte aux autres. Il s’agit alors pour lui de trouver sa place parmi ses pairs. La manière dont cette étape se déroulera pour lui conditionnera grandement sa confiance relationnelle.La confiance en soi se développe et n’a de cesse d’évoluer au cours de la vie d’un individu. Chacun d’entre nous connaît un jour dans sa vie un manque de confiance en soi. Le manque de confiance en soi s’exprime au travers d’une multiplicité de sentiments : timidité, manque d’assurance.Lorsque ce sentiment se fait trop présent, il peut être utile d’entamer un travail thérapeutique.

Comment la restaurer ?

La confiance en soi s’étaye sur l’amour que l’on a reçu durant toute notre enfance.

Finalement, avoir confiance en soi, c’est se sentir empli de cette énergie d’amour et de vie, plus communément appelée : la libido.

Ainsi, avoir confiance en soi permet d’avoir ce que Moussa NABATI nomme « une image saine de soi-même » ; c’est-à-dire une vision relativement juste de qui on est, en ayant conscience de ses qualités et de ses défauts, de ses capacités et de ses limites.

Le travail de confiance en soi est un travail d’introspection. Un individu qui se connaît, et qui sait s’accepter aura une confiance en lui plus accrue qu’une personne qui passe son temps à se remettre en question, à douter.

Moussa NABATI précise à juste titre que « ce n’est pas l’adulte qui souffre, mais son enfant intérieur ». Ainsi, un enfant qui aurait souffert de s’être senti mal aimé, ou qui aurait été le témoin impuissant de la souffrance de ses parents, ou encore qui aurait été mis à une place qui n’est pas la sienne, peut devenir un adulte qui souffre de manque de confiance en soi.

Mais même si l’enfance a un rôle prédominant dans le manque de confiance en soi, Frédéric FANGET, psychiatre et psychothérapeute, auteur de oser : thérapie de la confiance en soi,  précise que l’apprentissage a une part très importante également dans son développement.

Aussi, il propose 3 axes d’intervention :

  • – mieux s’aimer,
  • – agir, afin de développer l’expérience
  • – prendre sa place parmi les autres

De plus, tout ce qui nous ramène au corps, et donc qui nous permet de nous reconnecter à nous-mêmes sera une aide et un soutien précieux dans l’acquisition de la confiance en soi : le sport, la méditation, la respiration, développer sa créativité.

Cependant, cet entraînement quotidien peut se révéler insuffisant quand le manque de confiance en soi est profondément ancré et nécessite un travail de réparation de l’enfant blessé.

Grâce à la psychothérapie, l’adulte pourra réparer son enfant intérieur blessé, en réhabilitant les bons parents intérieurs et en vivant l’expérience de sentir l’amour de soi. Et c’est justement le fait de ressentir, et non plus simplement de comprendre intellectuellement des faits, une histoire, qui va permettre de transformer ce qui est, en « cette joyeuse curiosité ».

En Analyse Psycho-Organique, nous travaillerons sur la connexion organique. Il s’agira tout d’abord de sentir son corps, ses sensations, afin de les écouter, d’entendre ce qu’ils ont à nous dire et réussir à faire confiance à ses besoins : «J’existe », « J’ai de la valeur ». Cela va permettre de sentir et développer l’amour de soi. Nous irons également explorer l’identité : qui suis-je? Qui est « je »? Qu’est-ce que je veux, ne veux pas ? Quels sont mes besoins ? A quoi je dis NON, à quoi je dis OUI ?

Et c’est tout ce travail d’introspection qui amènera la personne à sentir véritablement ses propres compétences, ce qu’elle sait, ce qu’elle peut, et aboutir à la confiance en soi pour avoir l’élan d’oser.